MOHAMED GAMMOUDI

L’histoire de sportive de Mohamed Gammoudi est intimement liée avec les Jeux Méditerranéens et les Jeux Olympiques car à chaque fois qu’il se distingue aux Jeux Med il gagne une médaille l’année suivante aux Jeux Olympiques. Né le 11 février 1938 à Sidi-Aich une petite ville située au sud-ouest de la Tunisie, le jeune Mohamed s’engage très vite sous les drapeaux. C’est là qu’il découvre la course sa pied et sous la houlette d’un officier de son régiment Hassine Hammouda qui le prend sous son aile. Sa première sortie sportive il l’effectue en 1961, dans un cross militaire et s’impose facilement. D’un gabarit léger, 1,72 m pour 60 kg, il progresse à grands pas et obtient sa première sélection internationale pour les Jeux Méditerranéens de Naples, en 1963.

Il est inconnu, personne n’attend cet athlète toujours souriant pourtant à l’issue des compétitions l’inconnu a remporté deux médailles d’or. Il s’impose sur 5000 m (14’07’’4) devant le Français Jean Fayolle qui, deux ans plus tard, sera vainqueur de l’international de cross couse dans laquelle Gammoudi terminera troisième. Il s’impose également sur 10000 m (29’34’’2). Malgré des problèmes tendineux, il se retrouve sélectionné pour les Jeux Olympiques de Tokyo en 1964. Personne ne semble penser à lui pour une médaille sauf lui. En effet, il n’est pas le favori, rôle que tient l’Australien Ron Clarke mais une attaque foudroyante à 300 m du but le propulse en tête jusqu’à 10 m de l’arrivée où l’étoile filante américaine Billy Mills lui coupe l’herbe sous le pied et remporte l’or. Médaillé d’argent, beaucoup pense que sa vitesse terminale va faire des ravages sur 5000 m. Mohamed gagne bien sa série avec une relative facilité mais ne se présente pas en finale…

Rebelotte en 1967, Gammoudi remporte les 5000 m (14’02’’2) et 10000 m (31’01’’6) des Jeux Méditerranéens, chez lui, à Tunis et l’hiver suivant il s’impose à l’international de cross et s’envole pour Mexico en position de favori et va y remporter deux médailles. Sur 10000 m il va subir la loi de Temu et de Wolde dans le dernier tour avant de prendre sa revanche en remportant l’or du 5000 m au sprint devant les Kenyan Temu et Keino. C’est la joie à Tunis, qui va recevoir avec faste le premier champion olympique de son histoire. Il est aussitôt élevé du grade de sergent à celui de lieutenant par le président Habib Bourguiba. En 1971, à Izmir, il est encore deuxième du 5000 m des Jeux Med avant d’aller à Munich où il chute et abandonne sur 10000 m avant de gagner une nouvelle médaille d’argent derrière le Finlandais Lasse Viren.

Il veut revenir aux Jeux à Montréal en 1976 mais une fois sur place après avoir porté le drapeau tunisien lors de la cérémonie d’ouverture la politique d’apartheid de l’Afrique du Sud provoque le boycott de nombreux pays africain dont la Tunisie. C’est la fin de la carrière de Mohamed Gammoudi qui en plus remporté de nombreux titres lors des championnats mondiaux militaires, maghrébins sur 5000 m, 10000 m et en cross-country de 1967 à 1971. Il remporte également durant sa carrière 18 titres de champion de Tunisie. Quatre sur 1500 m (1962, 1963, 1967, 1968), quatre sur 5000 m (1963, 1967, 1968, 1970), deux sur 10000 m (1970, 1971) et huit en cross-country (1962, 1963, 1965, 1968, 1971, 1972, 1975, 1976). Il quitte les pistes mais reste dans le petit monde de l’athlétisme tunisien qu’il toujours servie.