NOUREDDINE MORCELI

Le nom de Morceli est attaché aux Jeux Méditerranéens puisque Abderrahmane lors de l’édition 1979 à Split gagne la médaille d’argent sur 800 m et celle de bronze sur 1500 m. Né en 1957, Abderrahmane qui a également participé à deux reprises aux Jeux Olympiques (1980 et 1984) avec un record de 3’36’’26 devient naturellement l’entraineur de son petit frère Noureddine né 13 ans après lui. Ce dernier est un joyau qui par mimétisme désire lui aussi devenir un grand champion et il en a les qualités.

Il découvre l’athlétisme à l’âge de sept ans en suivant à la télévision le parcours de son frère aîné, champion d’Algérie du 1 500 m, qui se classe quatrième de la Coupe du monde à Montréal. Le « petit » progresse très rapidement puisqu’en 1988 il se classe neuvième du mondial juniors de cross-country et obtient la médaille d’argent aux championnats du monde de Sudbury (3’46’’93).  Malgré ces performances, il n’est pas retenu dans l’équipe d’Algérie pour les Jeux Olympiques de Séoul mais obtient une bourse d’étude en éducation physique au Riverside College, en Californie et change aussitôt de calibre et dès 1989 réalise 3’37’’87 une performance qui égale presque son frère.

Noureddine débute sa domination internationale sur 1500 m dès 1990 en battant le record du monde à deux reprises, le détenant de 1992 à 1998 pour le porter à 3’27’’37 en 1995. Il a également remporté trois titres mondiaux de suite en 1991, 1993 et 1995 mais aussi en salle en 1991 mais il est déçu de sa septième place aux JO de Barcelone alors qu’il était le favori.

Il se « venge » quatre ans plus tard en gagnant la médaille d’or à Atlanta et devient le premier sportif algérien masculin titré dans cette compétition, le même jour que son compatriote Hocine Soltani, vainqueur du tournoi de boxe dans la catégorie poids légers. Il confirme ainsi ses sept années consécutives en tête des bilans mondiaux de 1990 à 1997. Il remporte le 1 500 m de la Coupe du monde à Londres (3’34’’70), permettant à l’équipe d’Afrique de s’adjuger la première place du classement général final. Il reçoit en fin de saison 1994 de la part de l’IAAF le trophée de l’athlète masculin de l’année, succédant au palmarès au hurdler britannique Colin Jackson. Durant sa carrière il est détenteur des records du monde en plein air du 1 500 m avec 3’28’’86 (1992) et 3’27’’37 (1995), du mile avec 3’44’’39 (1993), du 2 000 m avec 4’47’’88 (1995) et du 3 000 m (7’25’’11) et en salle sur 1000 m avec 2’15’’26 (1992) et sur 1500 m en 3’34’16’’ (1991).

Comme son frère quelques années plus tôt Noureddine participe aux Jeux Méditerranéens organisés en France en 1993. A Narbonne, il ne fait pas dans le détail et remporte la médaille d’or du 1500 m en réalisant 3’29’’20 devant l’Espagnol Fermin Cacho. Il réalise à cette occasion la meilleure performance mondiale de l’année ce qui lui permet d’être élu sportif mondial de l’année par le journal sportif français L’Equipe.

Pour sa dernière participation olympique à Sydney en 2000 il n’a plus la volonté de se battre comme naguère en est éliminé au niveau des demi-finales. C’est la fin de sa carrière et se consacre au développement du sport au niveau national et international. Il a été intronisé au Hall of Fame de la fédération internationale d’athlétisme en 2013. Le 2 janvier 2020, il est nommé secrétaire d’État chargé du Sport d’élite dans le gouvernement Djerad. Il le reste jusqu’au 23 juin 2020.