MOHAMED MZALI

Né le 23 décembre 1925, à Monastir, il suit des études au Collège Sadiki à Tunis avant de rejoindre la faculté des lettres de la Sorbonne à Paris et en sort licencié en philosophie puis diplômé d’études supérieures en lettres. Vice-président de la fédération des étudiants destouriens en France (1949-1950). Il participe également à la vie culturelle et littéraire, particulièrement grâce à la revue El-Fikr (La Pensée) qu’il créé en 1955 et codirige avec le ministre des Affaires culturelles Béchir Ben Slama mais qui s’arrêtera après son limogeage.

Membre du bureau politique du parti socialiste destourien. Il occupe un poste de professeur avant d’être nommé Chef de cabinet du ministre de l’Education nationale (1956-1958). Député en 1959, réélu en 1964, 1969, 1974 et 1979. Il devient alors directeur général de la Jeunesse et des Sports en (1959), poste qu’il quitte jusqu’en 1964 pour devenir directeur (après l’avoir créé et mis en place) de la Radiodiffusion-télévision tunisienne (1964-1968). Toujours en poste en 1968 il est promu à plusieurs postes ministériels : la Défense (1968-1969), la Jeunesse et les Sports (1969-1970), l’Education nationale (décembre 1969-juin 1970), (octobre 1971-mars 1973) et (mai 1976- avril 1980), la Santé publique (1973-1976), l’Intérieur (1984-1986), Premier ministre (1980-1986).

Son épouse Fethia, avec laquelle il a eu six enfants, a poursuivi les mêmes études supérieures que lui à la Sorbonne. Elle est nommée ministre de la Famille et de la promotion de la femme dans son gouvernement (1983-1986). Son passage à la défense perpétue un principe voulu par le président Habib Bourguiba où l’armée est exclue de la vie politique, ce qui vaut à la Tunisie une certaine sérénité. À l’Éducation nationale, il œuvre particulièrement pour l’arabisation partielle de l’enseignement, rapprochant davantage la Tunisie de ses partenaires arabes. Fragilisé par les “ émeutes du pain ” qui font plusieurs morts au début de l’année 1984, il cherche à se rallier les islamistes et gagner leur appui dans la course pour la succession du président Bourguiba.

Proche de l’Arabie Saoudite et des pays du Golfe, il annule une circulaire interdisant le port du hijab dans les écoles publiques et parvient à obtenir du président l’amnistie des leaders du Mouvement de la tendance islamique. Le 8 juillet 1986, Mohamed Mzali est limogé de ses fonctions de Premier ministre et de secrétaire général du Part socialiste destourien et remplacé par Rachid Sfar. Homme de lettres également, il a écrit, en arabe et en français, de nombreux ouvrages sur la politique, l’histoire et l’Olympisme.

Tout au long de sa carrière, il a joué un rôle important dans le milieu du sport tunisien. Il a été à la tête du Comité olympique tunisien (1962-1986), ainsi que de la Fédération tunisienne de football (1962-1963) ; il a également présidé en 1967 le comité d’organisation des Jeux Méditerranéens à Tunis, puis a été président du Comité International des Jeux Méditerranéens (1979-1987) avant d’en être président d’honneur (1987-2010). Membre du CIO depuis 1963 jusqu’à sa mort le 23 juin 2010, à Paris.

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